Les planètes du passé

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À ses appréciés, Gauvain, nettement fidèle, observait l’assemblée avec une distraction plus marquée qu’à l’ordinaire. Aucun d’eux ne parlait, mais leurs regards sondaient l’atmosphère pesante de la parure. Morgane, restée en retrait, observait les chevaliers avec un regard acéré. La voyance ne lui avait toujours pas révélé les traits du visage du traître, mais elle sentait sa présence. Peut-être était-il là, à bien six ou sept mètres à phototype, prêt à frapper dès que l’occasion se présenterait. L’énergie qui sortait de la spectateurs lui paraissait lourde, presque suffocante. Dans un recoin du château, une silhouette avançait dans l’ombre, longeant les murs épais d’un pas feutré. Sous un manteau de laine sinistre, un modèle flamboyant s’entrevoyait brièvement premier plan d’être dissimulé par-dessous le tissu. Les couloirs déserts résonnaient du son discret de bottes effleurant la joyau froide. Le traître n’attendait plus qu’un moment propice. Alors que la quantième s’écoulait, Morgane s’éloigna du désordre de certaines chevaliers pour se réfugier dans la tour la plus bonne de la forteresse. De là, elle pouvait contempler les plaines qui s’étendaient au-delà de quelques murailles, de la même façon que le ciel qui, ce jour-là, semblait plus voilé qu’à l’ordinaire. La voyance était une discipline fin, et chaque élément du macrocosme pouvait en se trouver être un vecteur. Les bêtes qui s’éloignaient du château, la brume qui stagnait plus longtemps que prévu, les murmures du vent dans les feuillages… Tout cela constituait un langage que seuls les initiés avaient l'occasion de pénétrer. Elle savait que des attributs allait s'exercer. L’avenir s’écrivait déjà, ses contours devenaient plus clairs, mais il lui manquait encore une ressources du puzzle. Une authenticité dormait quelque part dans les entrailles du château, et la voyance seule permettrait de la révéler avant qu’il ne soit infiniment tard. Morgane descendit légèrement l’escalier en colimaçon conduisant aux profondeurs du château. L’air y était plus récent, chargé de l’humidité des perles blanches médiévales. Ses mains effleurèrent les parois rugueuses, recherchant dans les histoires du passé une signification pour piger le employé. Quelque part, sous ces perles blanches, des énigmes oubliés attendaient d’être dévoilés. Camelot était une forteresse bâtie sur de quelques mystères, et la voyance en était l’un de quelques appuis incorporels. L’avenir s’approchait, et avec lui, la révélation inévitable qui bouleverserait pour le restant de nos jours l’ordre du métier.

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